jeudi 12 septembre 2013

LA SERVITUDE VOLONTAIRE AU XXIème SIECLE

1.    INTRODUCTION


Ce court essai est un billet d’humeur. Il a pour vocation première de clarifier mes idées et sans doute de libérer quelques tensions vis-à-vis d’un système socio-économique que je trouve absurde. Comme son titre l’indique, il pourra être lu en complément de l’ouvrage de La Boétie. J’espère faire évoluer cet essai vers plus de rigueur conceptuelle mais aussi vers plus de puissance en tentant d’ancrer les pensées aussi profondément que possible dans le terreau de l’expérience sensible par la métaphore. En effet, il me semble que la pensée d’un homme pour élever ses branches aussi loin que possible vers la lumière de l’Absolu doit planter ses racines aussi profondément que possible dans l’expérience sensible. La pensée sans expérience sensible tourne à vide dans une axiomatique de calculatrice aussi froide que les machines qui tentent de nous robotiser. C’est là la honte prométhéenne, celle de ne pas être un ordinateur efficace, un parfait techno-gestionnaire à haut qi et faible sensibilité de la grande machine-monde. Mais quiconque a un peu de sensibilité et de culture sait que le génie humain célébré par les philosophes comme Kant ou Schopenhauer et par les scientifiques comme Einstein et Bohr réside dans la pense profonde, celle qui relie le cerveau reptilien au néo-cortex, c’est-à-dire la sensibilité au concept par le biais de l’imagination dans un jeu de concaténations et d’arborescences qui produisent la vie intérieure de l’homme. La preuve de cette définition du génie humain est donnée chaque jour par les progrès de l’intelligence artificielle qui minent la prétention à la supériorité de la logique depuis les premiers logiciels d’échecs. Voici donc un texte qui revendique sans honte prométhéenne et avec fierté humaine de plonger ses racines dans la souffrance et la compassion. C’est donc aussi la pensée d’un tempérament mystique qui pense comme Whitehead qu’il faut aller à l’intérieur avant d’aller au-delà, c’est-à-dire rentrer en soi par la souffrance afin de reculer et de prendre de l’élan pour mieux sauter et transcender sa conception du monde vers une nouvelle conception plus vaste et plus profonde qui incorpore la précédente. La pensée doit d’abord être vécue dans la chaire avant d’être formulée non pas par romantisme, par nietzschéisme mais simplement parce qu’il s’agit là du seul processus créateur possible alors que la conceptualisation désincarnée est une reformulation tautologique d’axiomes que l’on doit laisser aux machines. Le rôle de l’homme de formuler des axiomes issus de sa sensibilité et pas de déduire des théorèmes, laissons cette tâche aux machines.


2.    PREALABLE PHILOSOPHIQUE


Cet essai s’inscrit dans une quête philosophique. Einstein, un disciple de Schopenhauer, disait qu’il jugeait un homme à sa capacité à s’éloigner de son égo. Schopenhauer faisait remarquer que les mystiques, de quelques traditions qu’ils soient, disaient la même chose. Comme des guides de haute montagne qui tentent de s’élever vers la sagesse, ils se croisaient de plus en plus à mesure qu’ils se rapprochaient du sommet. Ce sommet, cette pierre philosophique est l’union avec un esprit universel que chacun doit faire éclore en soi comme une fleur qui s’ouvre. Si je me permets de telles métaphores que mes piètres qualités de poète ne permettent pas d’élever, c’est parce que le discours pénètre mieux l’esprit lorsqu’il remonte à ses racines jusqu’aux intuitions les plus immédiates. Cette convergence de pensée observée chez les plus grands philosophes et les plus grands mystiques de toutes les traditions spirituelles de l’humanité, Rudolf Otto l’a aussi souligné dans son ouvrage « Mystiques d’Orient et d’Occident » mais c’est le philosophe Ken Wilber qui a donné à cette analyse sa forme la plus élégante en s’inscrivant dans la tradition de Schopenhauer. Je ne m’étendrai pas sur la philosophie de Ken Wilber et je laisse le lecteur curieux se renseigner à ce sujet. J’aimerais cependant que le lecteur garde à l’esprit que cette philosophie dite intégrale cherche avant tout à donner à l’esprit une cartographie du savoir humain et qu’après un effort nécessaire afin de se familiariser avec cette philosophie, cette cartographie est utile pour se repérer dans le monde des idées et possède une élégance indiscutable.

2.1.Epistémologie :

La question de la connaissance est probablement la question centrale de la philosophie. Il ne s’agit évidemment pas de répondre à cette question ici mais encore une fois, de proposer des outils intellectuels pour penser cette question plus clairement. Ceux qui ont plus réfléchi que moi à cette question trouveront probablement peu d’intérêt à ces développements mais je les invite à me faire part de mes erreurs. La question épistémologique a généralement été traité dans l’histoire de la philosophie par une dialectique entre l’empirisme dont le modèle est celui de Hume et l’idéalisme dont le modèle est l’empirisme fondamentale de Kant. Je ne possède pas moi-même les compétences et les capacités pour résoudre un tel sujet mais j’ai la conviction que la question a toujours été mal posé et que les penseurs allemands après Kant se sont rendus compte de ce manque de clarté et ont par tenté d’y répondre en traitant de l’évolution dans le temps de l’esprit (Hegel, Schelling). Par rapport à ces penseurs, nous avons l’avantage de pouvoir utiliser les concepts du darwinisme. Sous la perspective du darwinisme, les modèles de l’idéalisme ne semblent plus appropriés puisque le cerveau de l’homme est limité par son appartenance au règne animal et a évolué pour s’adapter à son environnement. L’empirisme aussi ne semble pas approprié puisque le cerveau de l’homme a été formé par des millénaires d’évolution et que notre pensée est limitée par ces contraintes de l’évolution. Il nous est ainsi impossible de penser intuitivement dans plus de trois dimensions, dans un espace non-euclidien ou dans une logique non-aristotélicienne. Il faut cependant constater que plus le cerveau de l’homme a évolué, plus ses capacités d’abstraction se sont développées et plus il a pu se libéré des déterminismes de son adaptation à la vie sur Terre. On peut aussi scinder l’épistémologie selon le couple synchronisme/diachronisme et se référer à l’ouvrage de Rougier intitulé « traité de la connaissance » afin d’étudier le synchronisme issu du cercle positiviste ou alors se référer à l’ouvrage « Etudes épistémologiques » de Piaget afin d’’étudier la version diachronique de l’épistémologie. Ce qui m’importe ici n’est évidemment pas de fournir des éléments de réponse à ces considérations philosophiques mais de tenter de convaincre de l’utilité de l’outil conceptuel du holon pour les questions épistémologiques. Le premier intérêt est de remettre le positivisme à sa place, c’est-à-dire aux quadrants droits, objectifs du holon. Le quadrant supérieur droit représente le positivisme atomiste et le quadrant inférieur droit, le réductionnisme plus subtil des formes variées de théories des systèmes. Les limites du monde objectif tiennent à la forme du monologue, à l’opposé du dialogue avec une personne. Ainsi, si j’étudie le cerveau d’une personne, je pourrais connaître ses ondes cérébrales, la cartographie IRM de son cerveau, les concentrations de neurotransmetteurs mais je ne pourrais jamais connaître la personne, ce qui nécessiterait un dialogue. Le problème est le même pour les quadrants inférieurs avec l’infrastructure et la superstructure d’une société pour reprendre Marx. L’épistémologie, pour les gens comme moi qui manquent de compétences à ce sujet pourtant fondamental, peut devenir plus claire grâce au concept de holon. Pour connaître, il faut un sujet, un objet et une méthode. Nommons 1p (1ère personne) le quadrant personnel subjectif, 2p le quadrant collectif subjectif et 3p le quadrant objectif. La méthode scientifique hypothético-déductive est alors un sous-ensemble de l’ensemble des méthodes épistémologiques, à savoir la méthode 3p-3p-3p (le sujet objectif étudie avec une méthode objective un objet objectif). C’est la méthode la plus puissante et c’est celle qui a fait le plus avancer les civilisations pour la raison qu’elle est cumulative et que l’on peut plus facilement « monter sur les épaules des géants ». Mais il ne s’agit pas de la seule méthode. Si je discute avec un ami, il faut que mon espace intérieur corresponde avec son espace intérieur et que j’applique alors une méthode plus intuitive à la première personne. Pour des developpements à ce sujet, le texte suivant est intéressant : (http://www.hudsoncress.net/hudsoncress.org/html/library/buddhism/Wilber,%20Ken%20-%20Excerpts%20from%20Volume%202%20of%20the%20Kosmos%20Trilogy.pdf).

2.2.Ontologie :

En reprenant le schéma du holon, on peut caractériser le karma par l’intérieur du holon dans les quatre quadrants. Dans le quadrant supérieur droit, il s’agit des structures corporelles et cérébrales. Dans le quadrant supérieur gauche, des structures intellectuelles. Dans le quadrant inférieur gauche de structures culturelles de l’individu dans la société (religion, niveau d’instruction, idéologies, classe sociale,..) et dans le quadrant inférieur droit des structures matérielles d’une société (habitat, salaire,…). Les problèmes d’évolution à différents stades provoquent d’autant plus de difficultés que ces problèmes surgissent à des niveaux fondamentaux du développement. Ainsi un problème de développement au niveau du cerveau reptilien posera plus de difficultés qu’un problème de développement sur une zone superficielle du néo-cortex. De la même manière, un problème de développement à un niveau intellectuel sensori-moteur posera plus de difficulté qu’un problème surgi au niveau conceptuel. Le fait pour un sdf de ne pas pouvoir se loger et se vêtir posera plus de difficultés que l’absence d’un dernier modèle de smartphone. Des visions erronées du monde à des niveaux fondamentaux, par exemple fatalistes et pessimistes ancrées profondément poseront plus de problèmes qu’une fausse représentation de la théorie de la relativité générale. Plus les disharmonies sont profondes et nombreuses et plus elles prennent de l’énergie à l’Etre et empêchent son développement. La racine du développement intellectuel, la force qui pousse le holon à s’accroître selon ses quatre dimensions est le goût pour l’Absolu. C’est ce goût pour l’Absolu (qui entre en contradiction apparente avec la finitude de l’animal) qui pousse tout holon (atome, animal, homme) à la créativité par la résolution des tensions dans l’émergence de propriétés nouvelles. Le goût pour l’Absolu, c’est-à-dire le goût pour le Bien, le Beau, le Vrai, est d’autant plus élevé que l’individu est sensible (Encore une fois, il ne s’agit pas de faire une quelconque apologie de la sensiblerie ou du romantisme mais de constater de différences chez les hommes avec des individus plus ou moins sensibles et par conséquent plus ou moins idéalistes. Une sensibilité élevée et donc un goût pour l’Absolu puissant sont souvent des handicaps dans la vie pratique puisqu’il est difficile d’aller contre la nature et que pour prendre une métaphore Schopenhaurienne, la volonté de l’homme chevauche alors un cheval sauvage qui n’en fait qu’à sa tête et n’écoute pas la volonté). De mémoire, Whitehead utilisait la formule « within and beyond », c’est-à-dire à l’intérieur et au-delà. On pourrait utiliser la formule « reculer pour mieux sauter ». Ainsi lorsque sur le plan intellectuel l’individu arrive à des contradictions, il est obligé d’examiner en détail les principes fondamentaux sur lesquels s’appuie sa réflexion afin de résoudre le conflit conceptuel, généralement par un saut vers un nouvelle interprétation, un nouveau paradigme. Cette démarche se produit dans les quatre dimensions ontologiques de l’Etre. Au niveau psychologique (quadrant supérieur gauche), l’individu se trouve devant une crise existentielle et est souvent obligé d’examiner les fondements de ses émotions en étudiant leur généalogie. Et c’est dans une clarification de ses émotions qu’il peut après avoir reculé sauter vers une nouvelle interprétation, une nouvelle représentation. L’Etre en tant que holon est attiré vers l’Absolu et est d’autant plus attiré vers ce point oméga que sa sensibilité est élevée. Ce conflit entre la finitude de l’Etre et l’attrait pour l’Absolu crée une souffrance. De la souffrance naît un retour vers les fondements de l’Etre dans ses quatre dimensions. Et de cette clarification des fondements, de ce recul à l’intérieur peut suivre un saut créatif qui va rapprocher l’Etre du point oméga. L’Etre, par ces crises existentielles dans ses quatre dimensions se rapproche de l’idéal par sauts quantiques et augmente à chaque saut sa sensibilité. Le but de l’Etre est de s’élever vers l’Absolu, vers la sagesse et cela n’est pas un hasard si les philosophes (Schopenhauer, Wilber, Otto) ont constaté que les mystiques suivaient des parcours variés ancrés dans leurs milieux mais délivraient les mêmes messages. Pour illustrer ces propos par une image, l’ascension de la montagne de l’Etre amène les randonneurs de haute altitude que sont les mystiques à se croiser plus souvent.

 



3.    ETRE LIBRE C’EST SAVOIR QU’ON NE L’EST PAS


Il n’y a pas de dichotomie, de discontinuité entre l’esclavage et la liberté mais seulement des degrés de libertés. A chaque fois que les murs d’une prison tombent, d’autres se dressent mais plus loin que les premiers et l’homme gagne un degré de liberté supplémentaire. Cette prison est principalement mentale et est constituée des idéologies qu’il faut sans cesse repérer dans un premier temps pour ensuite les dépasser avant que ne se dressent d’autres idéologies dans un processus sans fin où l’homme, malgré sa finitude, aspire à l’Absolu, c’est-à-dire aux catégories platoniciennes du Bien, du Beau et de Vrai.
Les quatre composantes de l’être humain en tant que holon sont indispensables au développement politique. Dans le quadrant subjectif individuel, la méditation, la réflexion et la culture permettent à l’homme de s’élever vers la sagesse des mystiques et d’augmenter par la même occasion le niveau de conscience de l’homme et par conséquent son niveau de sagesse et de compassion en dépassant ainsi le dualisme entre l’un et le multiple, c’est-à-dire entre le monothéisme et polythéisme, entre la transcendance et l’immanence. Mais peu importe l’explication théorique, ce qui est fondamental c’est que l’homme par des pratiques de réflexion et de méditation parvient, quelque soit sa culture d’origine, à prendre de la distance par rapport à son égo et à augmenter son niveau de compassion. Le détachement du moi passe souvent par la visualisation de ses émotions et de ses pensées comme autant de nuages défilant sous un ciel pur. Les similitudes de ces démarches sont évidentes même si, aujourd’hui encore, le manque d’étude scientifique nous empêche encore d’utiliser une précision scientifique afin de décrire ces changements évolutifs dans la conscience de l’homme. Cette élévation de la conscience humaine à une conséquence politique évidente puisqu’il serait impensable pour Maître Eckart ou Candrakata de partager l’idéologie nazie dans l’Allemagne des années 30. Le dogme inverse à celui de la compassion est le dogme de l’égoïsme qui se traduit sous des formes différentes telles que la volonté de puissance nietzschéenne, la cruauté sadienne, ou le darwinisme social. Il ne faut pas alors confondre le retrait en soi du mystique avec l’égoïsme qui peut être une dérive du mystique (lettre de Plotin aux gnostiques) mais le développement spirituel nécessite une dialectique entre le retour sur soi et le dépassement de soi, de la même manière que le développement politique nécessité une dialectique entre la tradition et l’universalisme. L’exemple du mystique politique Aurobindo, adepte du nationalisme spirituel est révélateur de ces dialectiques.
Dans cette analyse, la dialectique marxisme constitue un sous-ensemble entre les quadrants inférieurs droit (infrastructure) et gauche (superstructure). Mais les dialectiques entre les quatre quadrants sont nécessaires, de même que les dialectiques à l’intérieur de chacun de ces quadrants.

4.    SORTIR DE LA MATRICE


L’acte fondateur de la politique dans toute conscience humaine est la prise de conscience de cette prison idéologique dans laquelle il est prisonnier. De la même manière que Socrate s’élevait vers la sagesse philosophique parce qu’il savait qu’il ne savait rien, l’homme doit s’élever vers la sagesse politique et par conséquent vers la liberté en prenant conscience qu’il est un prisonnier. Etre libre, c’est savoir que l’on est un prisonnier et la formule selon laquelle on n’est jamais aussi libre qu’on fond d’une cellule est juste à de nombreux niveaux. Tout homme est un prisonnier mais pour parvenir à briser les murs de sa prison mentale, l’homme doit d’abord projeter la lumière de sa conscience sur ces mêmes murs sans quoi il se heurte à ces murs comme un aveugle. L’homme, avant d’être un animal pensant est un animal qui sent et sa pensée naît de sa sensibilité. Avant de comprendre cette servitude, il doit la sentir. Sentir cette servitude, c’est tout d’abord sentir des absurdités, des bugs dans la matrice pour reprendre la terminologie d’un film populaire inspiré par Wilber. La première intuition de l’homme doit être de se rendre compte qu’il ne possède qu’une liberté relative, c’est l’intuition de la liberté. La seconde intuition politique de l’homme en regardant le monde est celle de l’inégalité et elle a été formulée par Marx, par Orwell (la décence commune), par Duboin (la misère dans l’abondance). C’est une émotion naturelle qui naît en voyant une ferrari passer devant un sans-domicile-fixe. Cette seconde intuition est celle de l’égalité. La seconde intuition est celle du conflit apparent entre les deux premières intuitions. Les mystiques ont tous formulé une appartenance avec le monde, une possession d’une part du divin en eux-mêmes qu’ils partageaient avec les autres hommes. C’est ce que les chrétiens appelaient l’union avec Dieu ou ce que les bouddhistes appelaient voir à travers le voile de Maya, à travers le principe d’individuation et l’égoïsme. Les soufistes musulmans et les philosophes grecs platoniciens  comme Plotin tenaient le même discours. Cette réalisation est une acuité élevée de la sensibilité qui se traduit par l’empathie et la compassion. Dans l’idéal républicain, cette compassion pour dépasser la contradiction entre la liberté et l’égalité est la troisième intuition fondamentale, la fraternité.
L’acte pour s’affranchir des murs est un acte permanent, qui ne s’arrête jamais. Avant de tenter la difficile tâche dont mon esprit se sent incapable et qui consisterait à articuler les idéologies, je vais tenter de citer les briques fondamentales de ces murs, c’est-à-dire les idéologies que nous avons tous plus ou moins internalisés dans nos conscience.

4.1. La servitude doit être volontaire, c’est-à-dire dans la conscience même de l’être humain oppressé.

Un pouvoir exercé par des moyens physiques évidents et par la force physique est un pouvoir de type faible. Un pouvoir subtile exercé au sein même de la conscience de l’esclave est un pouvoir de type fort puisqu’il rend plus difficile la prise de conscience de l’atteinte à la liberté de l’individu.

4.2. L’idéologie de la dichotomie binaire et de l’absence d’alternative (TINA).

Cette idéologie consiste à faire croire que toute opposition a une idée A se traduit par une idée B, c’est-à-dire que non-A=B. Elle consiste aussi à faire croire que A et B sont des essences binaires et qu’il y a une discontinuité fondamentale entre A et B. Ainsi à l’idéologie du libéralisme s’oppose celle du libéralisme, à la gauche, la droite. Il existe une version particulière de celle idéologie qui consiste à choisir l’idéologie B de telle manière que l’on puisse discréditer toute alternative à A, c’est la célèbre formule « there is no alternative ». On choisit B tel que B soit impossible, c’est-à-dire que B n’a que des effets néfastes. On pose alors non-A=B et B=0.

 4.2. L’idéologie du travail.

Si le système politique assurait le bien du peuple, alors la population pourrait travailler seulement quelques heures par semaine pour vivre ensuite dans un confort agréable. Le peuple n’aurait besoin que de quelques heures de travail parce que, comme l’avait prévu Keynes, les gains de productivité sont si importants qu’il n’y a besoin désormais que de peu de travail humain. Cette situation prévaudrait en régime démocratique mais dans le régime actuel, le but principal de l’oligarchie est d’accroître par tous les moyens possibles ses richesses et par conséquent son pouvoir. Hors les richesses de l’oligarchie n’augmentent pas lorsque le peuple ne travaille pas et ce qui est plus grave encore, le niveau de conscience d’un peuple augment avec le temps libre. Puisque la majeure partie du travail effectué n’est pas nécessaire et n’améliore pas la qualité de vie de la population, on peut considérer que l’oligarchie a réussi une mise en esclavage subtile. Les moyens que l’oligarchie a utilisés sont les suivants :

 4.3. La méritocratie justifie les inégalités.

Selon Platon, il fallait que l’écart des salaires soit de 1 à 3. La méritocratie ne justifie pas que des êtres humains puissent vivre des vies fondamentalement différentes et doit seulement encourager l’esprit d’entreprise. A cela il faut ajouter que la méritocratie du système capitalisme favorise généralement le court terme, l’immoralité et les jeux de concurrence à somme nulle alors que les créateurs qui créent de la richesse à long terme par de réelles innovations (inventeurs, artistes, scientifiques,…) sans détruire celle des autres par la concurrence bénéficient peu du système de la main invisible. Cette méritocratie est donc biaisée en faveur des lobbys les plus puissants et de la prédation à court terme généralement destructrice de valeur. Sans tomber dans l’excès inverse d’une économie dirigée ou planifiée, il faut donner des limites à la main invisible par différents leviers (taxes, protectionnisme, subventions,…) afin d’optimiser la création de valeur à long terme.

4.4. L’opposition liberté (libéralisme) / égalité (socialisme), ou l’oubli de la fraternité.

Cette opposition est une opposition idéologique et il n’est pas économiquement utopique d’être comme un économiste prix nobel, pour le libéralisme afin d créer de la valeur et pour le socialisme afin de la distribuer.

 4.5. Le darwinisme social.

L’idéologie du darwinisme social détruit la compassion, l’empathie et la fraternité au sein d’une société. Le modèle du darwinisme social est en bas de la société le gangstar-rap et en haut de la société le spéculateur de Wall Street. Dans le darwinisme social, contraire au réel darwinisme puisque les animaux, très souvent s’aident, la société est atomisée et le but de l’existence devient l’ascension de la pyramide sociale. La prise de conscience politique vient souvent de la souffrance. L’internalisation psychologique de cette idéologie est telle que tout individu en bas de l’échelle sociale a intégré psychologiquement le fait de ne pas avoir le droit à la parole. Défendre son point de vue en tant qu’opprimé serait faire preuve de victimisation. Alors que les individus du haut de la pyramide défendent leur vision du monde et cette même pyramide qui les place en haut, les individus en bas de cette même pyramide sont psychologiquement incapables de défendre leur position. A toute plainte d’un homme d’en bas, l’homme d’en haut répond qu’il n’a qu’à travailler pour se hisser en haut. Mais cet argument présuppose une autre idéologie, à savoir qu’il est juste qu’un être humain parce qu’il a plus de chance et d’aptitude qu’un autre puisse vivre dans le luxe tandis que l’autre vit dans la misère.

4.6. La psychologisation de la rébellion par la critique psychologique et la camisole chimique.

Aucun homme n’est une île disait le poète Pope. La souffrance psychologique de l’homme a une composante socio-économique. Le système actuel a un coût externe élevé en favorisant des maladies physiques et mentales chez l’homme. Il a été prouvé que des mesures comme le revenu de base diminuent ces problèmes.

4.7. Créer un climat de peur.

Pour obliger les individus à travailler, il faut avant tout créer un climat de peur. Tout pouvoir doit être internalisé dans l’individu et la peur liée à la mise au banc doit régner dans son esprit afin de le rendre plus réceptif à la corruption et à la trahison de son être et de ses valeurs.

4.8. Diviser pour mieux régner.

Les hommes sentent qu’il y a un écart anormal entre le niveau de productivité de la société et le niveau de vie potentiel qui devrait en découler avec le niveau de vie réel dont ils bénéficient. De cette prise de conscience naît une frustration et une colère. La stratégie des coupables et bénéficiaires de cette organisation sociale est de dévier la colère populaire vers des sous-groupes de la population tels que les émigrés ou les fonctionnaires.

4.9. Immigration.

Les émigrés sont des victimes du système et s’en prendre aux émigrés revient à céder à la stratégie oligarchique du diviser pour mieux régner. L’immigration est utilisée dans le cadre de la libre circulation des hommes, des biens et des capitaux et a pour principal objectif d’exercer un nivellement par le bas des salaires et des conditions de vie.

4.10. Contrôler le système de l’argent et l’impôt :

L’impôt sert essentiellement à payer une dette qui n’a aucune légitimité. L’oligarchie a imposé aux états de lui donner son pouvoir de création monétaire et de s’endetter auprès de l’oligarchie afin de contrôler le système de l’argent et d’investir son argent dans un placement sûr, la dette étatique.

4.11. Libéralisme et libertarisme.

La liberté est assimilée à la liberté de consommer. Il faut alors que tout soit consommable et l’idéologie libertaire est alors utilisée comme le cheval de Troie du libéralisme (Clouscard).

4.12. Société de services.

Une fois que les gains de productivité rendent possible une diminution de la quantité de travail productif, la société, plutôt que de réduire la quantité de travail, s’est orientée vers une société de service. La société de services est, dans les grandes lignes, une société de services rendus par les plus faibles aux plus forts, c’est-à-dire une société de maîtres et d’esclaves. Il s’agit pour les classes dominantes de jouir d’un différentiel de classe qui serait moins marqué dans une société où la quantité de travail baisserait et où les gains de productivité seraient redistribués par un revenu de base.

4.13. L’esclavage par la dette.

La prise de pouvoir par la dette consiste simplement à remplacer la dette publique sans intérêt (sous De Gaulle) par une dette privée avec intérêt. La première dette profite au peuple, la seconde à l’oligarchie qui trouve un placement sûr.

4.14. L’idéologie du travail.

Il s’agit d’utiliser les racines judéo-chrétiennes afin de justifier la souffrance au travail. L’individu ne travaille alors plus pour vivre mais vit pour travailler et le travail, dans une société où la solidarité s’est dissoute dans le l’idéologie du darwinisme social devient le seul accès aux revenus et à la société, c’est-à-dire qu’il devient l’alpha et l’oméga de l’existence humaine. Cette centralité du travail devient alors essentielle si l’on oublie que durant le moyen-âge, c’est-à-dire avant la montée en puissance du pouvoir de la bourgeoisie et donc de l’argent, il occupait une place secondaire (Gorz, LeGoff).

4.15. Capitalisme productif et capitalisme parasitaire.

Si la distinction entre les deux formes de capitalisme est difficile, s’il existe des degrés de productivité et si une partie du jugement est subjective, il n’en demeure pas moins qu’il existe une part objective dans cette distinction qui peut se fonder sur des critères précis. Qui plus est, que l’on s’en remettre à un système de lobbying ou de main invisible (ce qui revient au même puisque les gagnants de la main invisible deviennent souvent à long terme les gagnants du lobbying par leur pouvoir financier), il existe dans tous les systèmes politiques une orientation des forces productives. Un critère très simple pour juger du degré de productivité d’une activité est le critère comparatif avec d’autres cette même activité dans un autre pays. Si je prends l’exemple du droit du travail français au moins dix fois plus volumineux que le droit du travail suisse, il s’en suit que le lobby du droit du travail français a créer une complexité artificielle qui a un coût pour la société. Il s’agirait alors par des calculs plus précis de calculer le coût externe d’un travail de la même manière que l’on peut calculer le coût externe d’une entreprise polluante.

4.16. L’idéologie de la démocratie représentative.

L’idéologie de la démocratie est une forme d’idéologie binaire qui consiste à sous-entendre qu’il y a une essence platonicienne démocratique alors qu’il ‘existe que des degrés de démocratie. Cette idéologie permet d’empêcher une population de demander plus de démocratie. Une démocratie représentative ne peut être que faiblement représentative. Nous vivons réellement dans une oligarchie dans laquelle l’articulation entre l’argent et le politique se fait par le lobbying et la corruption des représentants du peuple. Le bien commun de la population n’est pas recherché et la politique consiste à assurer le bien d’une fraction de la population.

4.17. L’idéologie du complot.

L’idéologie du complot est de deux types. Il y a ceux qui voient des complots partout et ceux qui n’en voient jamais. Ce deuxième type d’idéologie est utilisé dans le sophisme classique qui consiste à discréditer l’interlocuteur. Il n’y a pas dans c texte de dénonciation d’un complot d’une oligarchie mais le simple constat d’une divergence de l’existence d’une oligarchie dont les intérêts ne sont pas alignés avec ceux du peuple.

5.    LA DEMOCRATIE CONTRE LES LOBBYS OU LE PEUPLE CONTRE L’ARGENT


5.1.Démocratie représentative et démocratie directe.

Etienne Chouard montre bien comment cette différence entre démocratie représentative et démocratie directe est fondamentale. Il insiste en disant que dès les fondements de la démocratie, les grecs ont insisté sur l’impossibilité d’une démocratie  représentative. Parler de démocratie représentative est déjà une terminologie orwelienne destinée à oublier cette contradiction. La plupart des théoriciens politiques comme Rousseau ont mis en garde contre le mensonge d’une démocratie représentative. Une solution pour remédier à ce problème est l’instauration du tirage au sort afin de réintégrer le peuple dans l’arène politique. Un tirage au sort progressif avec par exemple seulement 10% d’élus tirés au sort durant les premières années, un principe de subsidiarité pour traite en local tout ce qui peut l’être, une restriction du nombre de mandat à un seul mandat sont autant de pistes possibles pour sortir progressivement de la démocratie représentative.

5.2.La complexité

L’argument principal opposé à la démocratie directe est celui de la complexité. Il faut bien comprendre que cette complexité est essentiellement artificielle et destructrice. Le but d’une démocratie directe, en redonnant le pouvoir au peuple et de rehausser le niveau de conscience du citoyen et de lui faire prendre conscience du caractère artificiel d’une complexité créée, comme cela est décrit plus bas pour justifier un système de lobbying et extraire la valeur productive des citoyens.

5.3.L’opposition du local et de l’universel.

C’est une fausse opposition puisque l’être humain doit plonger d’autant plus profondément ses racines dans le local qu’il cherche à s’élever vers l’universel. Il n’y a donc pas de contradiction entre le nationalisme et une vision universelle de l’homme. De même, pour quiconque s’élève vers l’universel et pense que l’Absolu avec l’attrait pour le Bien, le Beau et le Vrai est en chaque être humain est présent à des niveaux de développement variés en chaque être humain ne peut accorder de primauté aux différences superficielles de couleur de peau, de langage, de culture mais peut très bien célébrer le génie de sa culture locale ou de son dialecte sans que cela entre en contradiction avec un universalisme spirituel. Quant à célébrer le génie d’une couleur de peau, cela semble aussi absurde que de célébrer le génie d’une couleur de cheveux ou de taille de pied. Une affinité qui se produirait pour une telle raison est spirituellement basse et l’homme qui penserait d’une telle manière ne doit pas être attaqué mais doit être encouragé par le dialogue à s’élever spirituellement.


6.    LE GRANDE ARNAQUE OU COMMENT ON A VOLE LE FUTUR DE KEYNES:


La grande arnaque est ce que l’oligarchie cherche à cacher par tous les moyens possibles. C’est un vol, c’est le grand hold-up quotidien qui fait que chaque être humain devrait vivre dans le futur prévu par Keynes et ne travailler que quelques heures par semaine. Dans le chapitre précédent, j’ai précisé quelles sont les idéologies permettant de dissimuler cette arnaque comme la lettre volée de la nouvelle d’Edgar Poe. Ce vol est réalisé par le lobbying et principalement par le lobbying bancaire. Mais il est aussi réalisé par d’autres lobbyings qui trahissent le vol par une scholastique inutilement complexe, signe révélateur de l’existence d’une caste de lobbyste exploitant la complexité artificielle qu’ils ont eux-même créés afin de capter un maximum de richesse. Cette complexité permet aux oligarques d’éloigner le peuple de la politique et de cacher une arnaque derrière un jargon spécialisé.

6.1. Le vol des citoyens par le lobbying.

La portion des métiers créant la richesse productive (essentiellement dans les secteurs primaires et secondaires) est de plus en plus faible. Il s’agit donc d’extraire cette création de valeur réelle par un processus de lobbying. Keynes pensait que dans le futur, les hommes travailleraient moins.
Mais ne peut-on pas attribuer à chaque métier une valeur d'utilité sociale (par exemple très faible pour un designer de yacht de luxe ou un spéculateur) et alors constater que la part des métiers à forte
utilité sociale sur la population de tous types de métiers diminue et que cette diminution est due à un effet de dissolution de la démocratie (malheureusement représentative) dans le lobbying
(
https://twitter.com/hunterwalk/statuses/368797171954376704), phénomène probablement lié aux accroissements des inégalités ( dans l'ouvrage récent que je n'ai pas encore lu "le capital au XXIème sièclee", Thomas Piketty semble assez bien décrire cette montée des inégalités). On assisterait alors au vol du futur de Keynes que j'ai tenté de décrire par la métaphore suivante:

Lorsque seule une petite portion de la population produit ces biens, alors le processus de détachement entre les métiers producteurs de valeur et les métiers qui captent cette valeur par la prédation et l’expertise technique s’accroît. Ce système est lié au phénomène de lobbying. Prenons l’exemple de la construction d’une route qui nécessite le travail de mille personnes. Il y a un péage pour payer ces mille personnes et il faut payer un euro à chaque fois que l’on prend la route. Mais la construction d’une route nécessite aussi une expertise juridique. La valeur réelle de l’expertise juridique est de 10 centimes que devrait payer chaque consommateur au péage. Mais le lobby des juristes parvient à faire pression, à complexifier le droit de la construction de route, à rendre nécessaire un degré d’expertise qui ne l’était pas pour justifier de prélever non pas 10 centimes mais 1 euro. Les autres lobbys  (finance, environnement, fiscalité, marketing,…) procèdent de la même manière. A cause de ce système, le consommateur ne doit plus payer un total de 2 euros pour toute la route mais un total de 10 euros. Il devra alors travailler cinq fois plus. Au lieu du futur prévu du type de celui de Keynes dans lequel nous ne travaillerions plus qu’un jour par semaine, nous continuons à travailler cinq jours en dépit du progrès technique. Si le système fonctionne ainsi, c’est en partie par une idéologie du travail qui incite les politiques à prendre des décisions créatrices d’emplois mais surtout par corruption puisque au final les politiques iront terminer leurs carrières dans les lobbys qu’ils ont le plus aidé. Ce système fait gagner une partie infime de la population (lobbystes, travailleurs les plus rémunérés (parce qu'ils ont le meilleurs lobbys et non pas parce qu'ils apportent le plus de travail réel), politiques) au détriment de la majorité de la population. Pour rééquilibrer le système vers le bien commun, seule une démocratie directe redonnant le pouvoir au citoyen au détriment du lobby, c’est-à-dire à l’homme au détriment de l’argent pourrait alors résoudre le système. Il faudrait alors prendre en compte la question du coût externe du lobbying pour la collectivité qui peut être considérée comme une pollution au même titre que la pollution de certaines industries nécessite de prendre en compte leur coût externe.

6.2. Le lobbying bancaire

Le lobbying bancaire a un pouvoir central évident dans une société dominée par l’argent. Ce pouvoir s’est accru depuis la loi de 1974 en obligeant l’état à emprunter l’agent sur les marchés financiers en abandonnant son pouvoir de création monétaire. A ce pouvoir s’ajoute la spéculation en utilisant l’argent des déposants ainsi que le système fractionnaire ou la possibilité d’emprunter à taux faible aux banques centrales pour prêter à taux plus élevé. Mais ces thèmes ne sont pas l’objet de cet essai et seule la souveraineté monétaire ainsi que la séparation entre les banques de dépôt et les anques d’affaires sont centraux.

6.3. L’obsolescence programmée

Ne sachant plus quoi inventer pour obliger les citoyens à travailler dans un contexte de gains de productivité, le système en vient à programmer elle-même l’obsolescence de ses produits. L’absurdité d’une telle mesure un aussi un signe, comme la complexité artificielle de certains jargons, d’une situation complètement absurde ou plus rien ne permet de justifier de telles quantités de travail.


7.    LES ACTIONS POSSIBLES


Si la situation est difficile, il faut éviter la tentation de l’abandon du politique qui est ce que recherche le système pour atomiser et amener les oppositions à la dépression.

7.1. Le quadrant supérieur gauche

Le quadrant subjectif singulier se développe par la méditation et l’augmentation du niveau de culture de chaque individu.

7.2. Le quadrant supérieur droit

Le développement technologique n’est pas suffisamment avancé pour qu’une évolution technologique remplace l’évolution biologique en ce qui concerne le cerveau humain. Les progrès en terme d’alimentation, de médication et d’intelligence artificielle sont néanmoins les premiers signes de développement de ce quadrant. Les problèmes éthiques sont une autre question qui nécessitent aussi le développement des autres quadrants.

7.3. Le quadrant inférieur gauche

Ce quadrant correspond à la vision du monde. La lutte des intellectuels correspond à une lutte pour imposer leur vision du monde qui peut être plus ou moins élevée selon le développement des quadrants subjectifs individuels de ces intellectuels. Cette lutte pour imposer une idéologie, ou une superstructure dépend généralement de la maîtrise de l’infrastructure, c’est-à-dire du quadrant inférieur gauche.

7.4. Le quadrant inférieur droit

La maîtrise du quadrant inférieur droit passe par la maîtrise des médias et d’internet. C’est aujourd’hui le principal facteur de changements dans le monde et c’est l’arrivée de l’internet qui permet à des personnes ayant développé leur vision du monde (quadrant supérieur gauche) de diffuser leurs idées au détriment du système de domination qui cherche à diffuser dans les médias plus traditionnels (télévision, journaux,…) les idéologies du système de domination afin de conserver son pouvoir.

7.5. Quelques exemples d’actions concrètes

-          Revenir aux faits et éviter les sophismes :
Aucun débat politique ne peut faire abstraction des idéologies. Néanmoins, il est possible d’éviter le niveau du débat en commençant au préalable de tout débat par se mettre d’accord sur un ensemble de faits qui ensuite seront interprétés suivant les idéologies. La seconde étape est de recenser et d’apprendre à distinguer les sophismes (livre de Schopenhauer à ce sujet).
-          Favoriser un plus haut degré de démocratie :
Le faible de degré de démocratie du système est la source de tous les maux d’une société. Il faut donc par tous les moyens possibles délégitimer la démocratie actuelle et favoriser la hausse du niveau démocratique. La démocratie doit aussi utiliser un principe local de subsidiarité.
-          La transparence :
Dans une société de guerriers, la violence est principalement physique. Dans une société de marchands, elle est économique et psychologique. Le fondement principal de cette violence est le secret. Il faut donc privilégier toutes les formes de transparence, incluant wikileaks.
-          La solidarité et l’open-source :
La tradition du don décrite par Mauss (MAUSS) et plus récemment l’open-source sont autant de modèles qui attestent d’un besoin humain pour la collaboration qui s’amplifie avec le développement de l’individu suivant les quatre quadrants.
-          Le revenu de base :
Après la démocratie directe, le revenu de base est probablement l’outil le plus efficace pour lutter contre l’oligarchie. Il a aussi l’avantage de dépasser la fausse opposition libéralisme/socialisme afin de donner pour mission aux dirigeants d’augmenter le revenu de base en utilisant les deux leviers (le libéralisme pour créer la richesse te le socialisme pour la distribuer) dans un contexte plus efficace d’optimisation semblable à l’idée de la courbe Laffer pour la taxation.
-          Distinguer les métiers productifs des métiers improductifs :
L’accroissement de la part des activités destructives est liée au lobbying exercé par ces activités (finance, droit des affaires, publicité, environnement,…) afin de créer des complexités inutiles destinées à justifier l’existence de ces activités et à déplacer la richesse réelle créée par les activités productives vers ces activités. Si le revenu de base et surtout la démocratie directe permettraient de faire disparaître ce racket lorsque les citoyens en participant à la vie politique pourront se rendre compte de ce racket en élevant leur niveau de conscience politique, c’est aussi un devoir de la sphère publique de décider de l’orientation des forces productives d’une société. Il ne s’agit pas de basculer dans une économie dirigée puisqu’il ne s’agit pas de répondre à l’excès du marché par l’excès du dirigisme mais de trouver un équilibre entre les deux.

8.    POLITIQUE, ECONOMIE ET TECHNIQUE


8.1.Un enchevêtrement complexe


8.2.L’idéologie de l’erreur des luddites


Lorsque des analyses partant de point de vue différents, pour ne pas dire opposés, à savoir les marxistes de la critique de la valeur (Robert Kurz,…) et les libéraux des universités américaines (Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee du MIT) parviennent aux mêmes conclusions, à savoir que l’on est arrivé à un stade où l’innovation technique détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée, la nécessité de nouveau modèle basés sur le revenu de base et l’économie contributive est évidente. Le chômage est structurel depuis de nombreuses années et seuls les changements de méthode dans le calcul du chômage parviennent à le maintenir à un niveau de trois millions. L’erreur des luddites est devenue une idéologie dans le sens où ce constat historique sur une période donnée de l’histoire devrait nous inciter à la prudence quant à une fin du travail régulièrement annoncée mais il faut garder à l’esprit qu’il s’agit là d’un simple constat historique et non pas d’un axiome mathématique ou d’une loi fondamentale de la physique. En effet, aucune loi économique ne prouve que le progrès technologique crée toujours plus d’emplois qu’il n’en détruit et les dernières décennies tendent à prouver le contraire.

8.3.L’esclavage et la mondialisation comme freins au développement technique


L’esclavage était un frein au développement technique durant l’Antiquité grecque, comme pouvait l’attester l’écart entre le développement scientifique et technique de cette société. Aujourd’hui, la mondialisation offre une main d’œuvre à bas coût qui freine le développement technique, la pression pour automatiser étant plus forte lorsque le coût du travail à automatiser est plus élevé. Mais ce ralentissement sur une période du processus d’automatisation va créer une accélération de l’automatisation dans les années à venir avec l’augmentation des salaires des pays en voie de développement, la hausse des coûts de transport et la hausse du niveau de formation des habitants des pays en voiei de développement qui offrent, particulièrement en Inde et en Chine des viviers de plus en plus importants d’ingénieurs capables d’automatiser à bas coût.

8.4.La sacralisation de la technique selon Ellul

8.4. La honte prométhéenne selon Anders

8.5. La robotisation de l’homme et l’eugénisme moderne

8.6. L’inadaptation de l’homme selon Gehlen

8.7. La mondialisation en tant que frein dans le processus général d’automatisation



9.    LA QUESTION DU LUXE


9.1.La polémique de Voltaire et Rousseau


10.          LE NEO-ESCLAVAGE DE LA SOCIETE DE SERVICE





































Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire